Vous êtes en phase de croissance, votre production tourne bien et vous réalisez qu’il manque quelque chose dans votre équipe : un profil marketing. Souvent relégué au second plan par rapport à la production, le marketing devient pourtant incontournable si vous voulez que votre entreprise continue à évoluer.
Mais comment intégrer ce premier profil, définir ses missions et construire une équipe marketing capable de grandir de façon pérenne dans le temps ?
Le marketing ne sert pas seulement à « vendre plus ». C’est aussi ce qui développe votre image de marque, attire de nouveaux clients et fidélise vos talents. Avec l’arrivée de l’IA, il n’est plus un rôle secondaire ou uniquement opérationnel : c’est un véritable pilier stratégique autour duquel vous devez bâtir et grandir.
Cet article s’adresse aux structures qui envisagent de recruter leur premier profil marketing et qui n’ont pas encore une vision claire des enjeux. Si vous avez déjà une équipe marketing établie, vous retrouverez sûrement des évidences… mais une remise à jour ne fait jamais de mal.
Mon parcours m’a permis de vivre cette réalité de près. J’ai intégré une petite agence de développement d’une quinzaine de personnes, où le marketing n’était pas au cœur du business model. Mon rôle au départ : créer du contenu et développer la notoriété. Quelques mois plus tard, l’agence a été rachetée et intégrée dans un groupe de 50 personnes, puis nous avons rapidement atteint 120 collaborateurs en deux ans.
Entre piloter le marketing d’une structure de 15 personnes et celui d’une entreprise de 120, les enjeux n’avaient plus rien à voir. Avec le recul, voici comment j’aurais aimé structurer mon rôle dès le départ, plutôt que de l’apprendre dans l’urgence.
Un marketeur ne fait pas de magie. Si vous ne lui donnez pas de budget, il n’aura que ses bras et sa tête pour avancer… et ça ne suffira pas. Avant de recruter, posez noir sur blanc ce que vous pouvez allouer au marketing, charges comprises. Ce n’est pas qu’un salaire : ce sont aussi les outils, les campagnes et parfois des prestataires externes. Sans argent à investir, n’attendez pas de résultats significatifs.
Beaucoup d’entreprises se lancent sans même regarder ce qui a déjà été tenté. Avant d’intégrer un profil marketing, analysez vos actions passées : campagnes publicitaires, communication sur les réseaux sociaux, salons, site web. Qu’est-ce qui a fonctionné ? Qu’est-ce qui a échoué ? Ce diagnostic permettra au nouveau venu de partir sur des bases claires au lieu de réinventer la roue.
Vous voulez qu’il génère des leads, pilote l’e-commerce, développe la notoriété ? Tout en même temps ? Très bien, mais il faut être réaliste : si les missions sont multiples, le budget doit suivre. Sinon, vous risquez d’avoir un profil frustré et des résultats décevants. Le marketing ne peut pas être à la fois partout et nulle part.
Recruter au marketing parce que “c’est cool” ou parce qu’un concurrent l’a fait est une mauvaise raison. Ce recrutement doit s’inscrire dans une logique long terme. Demandez-vous où vous voulez être dans 3, 5 ou 10 ans : scaler à l’international, devenir rentable, attaquer un nouveau marché ? Les ambitions définissent la stratégie marketing, pas l’inverse.
À qui ce profil va-t-il rendre des comptes ? Aura-t-il accès directement au dirigeant ? Aura-t-il une équipe à terme ? Rien de pire qu’un marketeur livré à lui-même, sans soutien, sans hiérarchie claire et sans relais internes. Vous devez penser ce cadre avant son arrivée, sinon vous l’exposez à l’échec.
Un marketeur a besoin de temps pour comprendre votre organisation, votre marché, vos clients. Laissez-lui 90 jours pour observer, poser des questions, digérer vos enjeux et formaliser une stratégie. Exiger des résultats au bout de trois semaines est une erreur classique qui finit en déception des deux côtés.
Le pire scénario : recruter un marketeur sans boussole. Vous le lâchez dans la jungle en espérant qu’il trouve un trésor invisible, et au bout de six mois vous découvrez un gouffre financier. Évitez ça. Fixez des objectifs SMART : spécifiques, mesurables, atteignables, réalistes et temporels. Par exemple, “augmenter de 50 % le trafic du site d’ici le 31 décembre” est un objectif concret. “On veut être connu” ne l’est pas.
Si vous avez déjà une équipe commerciale, préparez le terrain pour éviter une guerre interne. Sans alignement entre sales et marketing, la collaboration finit toujours en tension : “les leads sont mauvais”, “les commerciaux ne rappellent pas”. La confiance entre les deux équipes doit être construite dès le départ.
Le premier mois doit être intense. Prévoyez un point rapide chaque jour, même 30 minutes suffisent. L’idée n’est pas de dicter quoi faire, mais de partager votre vision, de répondre aux questions et de donner du contexte. Votre marketeur connaît son métier, mais il ne connaît pas encore votre organisation, vos clients ni vos codes internes. Ce suivi quotidien est la meilleure façon de l’aider à comprendre et à prendre confiance.
Au bout de quelques semaines, la stratégie devrait commencer à prendre forme et les premières actions seront lancées. Passez à deux points par semaine : un en début de semaine pour cadrer, un en fin de semaine pour débriefer. Cela permet de garder le cap tout en donnant un peu plus d’autonomie. Vous suivez la mise en place sans étouffer le profil.
Au troisième mois, la stratégie est validée et le plan d’action a démarré. Vous pouvez réduire le suivi à un rendez-vous hebdomadaire. C’est le bon moment pour instaurer une relation de confiance : laissez-le travailler, mais continuez à échanger régulièrement sur les résultats et les ajustements à apporter.
Une fois la phase d’onboarding terminée, un point mensuel est suffisant pour suivre l’avancement et analyser les résultats. Ajoutez un bilan trimestriel pour vérifier que les objectifs globaux sont atteints, et un bilan annuel pour faire le point sur la stratégie, les réussites et les axes de progression. Ce rythme garde le marketing aligné avec la vision d’entreprise, sans tomber dans la micro-gestion.
Au bout d’un an, votre responsable marketing aura les mains pleines : acquisition de leads, notoriété, réseaux sociaux, publicités, événements, partenariats… La liste est longue. Si vos objectifs de croissance sont ambitieux et que vos actions commencent à porter leurs fruits, c’est souvent le bon moment pour recruter un deuxième profil. Être deux ou trois permet d’aller plus vite, de challenger les idées et d’éviter l’isolement.
Si vous n’avez pas encore le budget pour un CDI supplémentaire, les stages et les alternances sont d’excellents leviers. Ils permettent de faire monter un profil en compétences progressivement tout en contrôlant les coûts. C’est aussi une manière de tester une future recrue avant un engagement plus long.
Devenir manager n’est pas une évidence pour tout le monde. Votre premier marketeur peut être brillant dans son rôle, sans avoir envie ni les compétences pour encadrer une équipe. Avant de lui confier un rôle de manager, discutez avec lui et trouvez un équilibre. Forcer la main est une erreur classique qui mène à de la frustration et parfois à un départ.
Si vous ne souhaitez pas (ou ne pouvez pas) recruter tout de suite, les freelances sont une alternative efficace. Ils permettent de renforcer ponctuellement le responsable marketing sur des sujets précis (SEO, Ads, design) sans engager une charge fixe supplémentaire.
A titre d’exemple, sur Nantes voici le tarif moyen d’un freelance “consultant marketing” est 625€/jours.
Une fois que vous franchissez le cap des 100 employés, il est temps de repenser votre organisation marketing. Vous pouvez alors envisager une vraie spécialisation : un directeur marketing pour piloter, un spécialiste Ads et acquisition, un responsable média et partenariats, un content manager. L’objectif : transformer le marketing en département structuré, capable de soutenir la croissance à grande échelle.
Recruter son premier collaborateur marketing peut transformer une entreprise. Mais c’est une bonne idée seulement si vous préparez le terrain : budget, objectifs, onboarding et alignement interne.
Le marketing n’est pas une dépense magique : c’est un investissement qui demande clarté et constance. Bien structuré, il peut devenir le moteur de votre croissance à long terme.
En parallèle, si vous êtes vous-même sur le point de devenir CMO ou responsable marketing dans une nouvelle structure, je vous recommande ce guide clair et synthétique sur vos 90 premiers jours : Consultez le guide PDF.
Si vous souhaitez en discuter, n’hésitez pas à rentrer en contact avec moi, je serais heureux de vous donner mon point de vue sur votre situation.